Dungeons & Dragons: Dark Alliance promettait d'incarner les héros légendaires de la saga L'Élégie de la Glace de R.A. Salvatore dans une expérience d'action-RPG coopérative effrénée. Entre promesse d'aventure épique et défis techniques, le jeu de Tuque Games a divisé les aventuriers. Retour sur un titre au potentiel immense, mais qui a trébuché sur un piège de gel.
Un cadre fidèle à l'univers de D&D
L'un des points forts indéniables de Dark Alliance est son cadre. Le jeu nous plonge dans les sombres et impitoyables Landes Gelées de Icewind Dale, un décor parfait pour une campagne de Dungeons & Dragons. L'environnement est fidèle à l'esprit de la licence, avec ses donjons labyrinthiques, ses camps ennemis bien garnis et ses créatures mythiques directement tirées du Monster Manual.
Les fans de la littérature D&D retrouveront avec plaisir le quartet iconique : Drizzt Do'Urden le rôdeur dark elf, Bruenor Battlehammer le guerrier nain, Catti-brie l'archère humaine et Wulfgar le barbare au marteau géant. Chacun possède un style de combat unique et un arbre de compétences qui permet une certaine personnalisation, encourageant la coopération et la complémentarité.
Un gameplay d'action brut mais répétitif
Le cœur du jeu réside dans son combat à la troisième personne, basé sur des enchaînements d'attaques légères et lourdes, des capacités spéciales et des esquives. L'idée est de former une équipe soudée pour venir à bout de vagues d'ennemis de plus en plus coriaces. Le sentiment de puissance est parfois au rendez-vous, especially lorsqu'on coordonne une attaque avec ses coéquipiers pour abattre un géant du givre.
Cependant, le gameplay pêche par sa répétitivité. Les missions, bien que situées dans des décors différents, suivent presque toutes la même formule : avancer en ligne droite, déclencher des vagues d'ennemis, vaincre un boss. La profondeur tactique attendue d'un jeu D&D, comme la gestion des positions ou l'utilisation ingénieuse de l'environnement, fait souvent défaut, laissant place à un "bash" parfois simpliste.
Le Cauchemar Technique (à la sortie)
À son lancement, Dark Alliance a été sévèrement critiqué pour son état technique désastreux. Bugs de collision, IA ennemie déficiente (les ennemis restaient parfois plantés sans réagir), problèmes de connexion en coopération online, chutes de framerate… La liste était longue. Ces problèmes ont considérablement entaché l'expérience, surtout pour un jeu conçu pour le jeu en ligne à quatre.
Les développeurs ont depuis déployé de nombreux correctifs qui ont grandement amélioré la stabilité et l'expérience globale. Si le jeu n'est plus le bugfest qu'il était à sa sortie, cette première impression catastrophique a malheureusement marqué les esprits et éloigné une grande partie de son public.
Verdict : Une aventure coop pour fans inconditionnels
Dungeons & Dragons: Dark Alliance est un titre paradoxal. D'un côté, il offre une reconstitution visuelle et sonore fidèle de l'univers des Landes Gelées, avec un bon fan service pour les amateurs de Drizzt et sa bande. La coopération entre amis peut y être source de fun simple et efficace, surtout après les correctifs.
De l'autre, il souffre d'un gameplay répétitif et d'un manque de profondeur qui le cantonne à une expérience anecdotique plutôt qu'à un grand RPG. Son lancement calamiteux a durablement nui à sa réputation.
Pour qui est ce jeu ?
Les fans absolus de L'Élégie de la Glace qui veulent incarner leurs héros préférés.
Les groupes recherchant un beat 'em up coopératif simple sans prétention, disponible sur les services de abonnement comme le Xbox Game Pass.
Les joueurs solo ou ceux cherchant un RPG profond, riche en quêtes et en narration devraient, en revanche, probablement regarder ailleurs.
Dark Alliance est une épopée qui, malgré ses qualités, n'a pas réussi à sortir de l'ombre de ses illustres héros. Une aventure divertissante à plusieurs, mais loin d'être une légende.