007: First Light – quand James Bond passe le flambeau (brillamment)

Le jeu 007 First Light

Si l'on vous dit "James Bond en jeu vidéo", vous pensez sans doute aux aventures explosives de GoldenEye 007 sur Nintendo 64 ou aux titres plus récents comme Blood Stone. Mais saviez-vous qu'il existe une pépite méconnue, un spin-off qui a osé mettre James Bond en retrait pour donner le rôle principal à l'un de ses alliés les plus charismatiques? Bienvenue dans l'univers de 007: First Light, un jeu d'action-aventure sorti en 2014 qui a su capturer l'esprit Bond avec brio, mais sans 007.

Le Pitch : L'heure de gloire d'Eve

First Light n'est pas une suite directe. C'est une extension autonome de 007: Legends, mais qui fonctionne parfaitement comme une expérience indépendante et, il faut le dire, bien supérieure à son aîné. Ici, vous incarnez Eve Moneypenny, non plus la secrétaire discrète du QG du MI6, mais l'agent de terrain talentueuse que l'on a découverte dans Skyfall.

Le jeu prend la forme d'un long flashback. Alors qu'elle est suspendue après les événements du film, Moneypenny est interrogée par M. Pour prouver sa valeur, elle raconte une mission qu'elle a menée avant de rencontrer Bond. Le scénario nous plonge dans la jeunesse d'Eve, alors agent prometteur du MI6, sur la trace d'un mystérieux consortium terroriste, l'Ordre de l'Ombre. L'histoire est un prétexte classique, mais il est rafraîchissant de voir l'univers Bond du point de vue d'un agent en devenir, loin de la super-assurance du célèbre espion.

Gameplay : L'Agilité plutôt que la Brutalité

Là où First Light surprend le plus, c'est par son approche du gameplay. Oubliez le "cours et tire" simpliste.

Un Parkour Bond-like : Le cœur du jeu réside dans les déplacements. Eve Moneypenny est agile, rapide. Le jeu intègre un système de parkour fluide qui permet d'escalader des gratte-ciels, de se faufiler dans des conduits d'aération et d'utiliser l'environnement pour prendre l'avantage. On pense parfois à un Mirror's Edge light, et c'est une excellente idée pour renouveler le genre.

Combat Dynamique : Les phases de combat mélangent prises de corps à corps, couvertures intelligentes et utilisation du pistolet. Eve n'est pas un tank ; elle doit utiliser sa mobilité pour contourner les ennemis et les neutraliser avec précision. Les séquences de poursuites, notamment une course-poursuite effrénée dans les rues de Shanghai, sont des moments forts.

L'Espionnage avant tout : Le jeu encourage la discrétion. Bien que l'infiltration pure et dure ne soit pas obligatoire, se déplacer sans être vu et éliminer les cibles silencieusement est souvent plus gratifiant qu'un assaut frontal.

Forces et Faiblesses : Un Spin-Off Ambitieux

Les Points Forts :

Un personnage attachant : Donner la vedette à Moneypenny était un coup de maître. On s'attache à son personnage et on comprend mieux son parcours.

Le parkour réussi : Les déplacements sont fluides et apportent une vraie bouffée d'air frais.

Une fidélité à l'univers Bond : La présentation, la musique, l'esthétique "espionnage high-tech" sont parfaitement capturées.

Une durée de vie correcte pour un jeu de ce type (environ 4-5 heures).

Les Points Faibles :

Un jeu court : Les joueurs avides de contenu pourront être déçus par la brièveté de l'aventure.

Des graphismes datés : Même en 2014, le moteur graphique n'était pas le plus moderne. Aujourd'hui, cela se voit encore plus.

Une IA parfois perfectible : Les ennemis peuvent manquer de réactivité dans certaines situations.

007: First Light est le paradoxe parfait : un excellent jeu James Bond... sans James Bond. Il a su prendre des risques en innovant sur le gameplay et en se concentrant sur un personnage secondaire, avec un succès indéniable. Bien plus réussi que 007: Legends dont il est issu, il prouve que l'univers de Bond est suffisamment riche pour explorer des récits en dehors du héros principal.

Si vous êtes fan de l'espion le plus célèbre du monde et que vous cherchez une expérience d'action nerveuse et originale, n'hésitez pas à déterrer ce titre. First Light est une mission secondaire passionnante qui mérite amplement d'être vécue. C'est un hommage intelligent à l'univers de Ian Fleming et une démonstration que, parfois, les meilleures histoires ne sont pas celles que l'on croit.

Le vendredi 26 septembre 2025 par Sylvie Laborde

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